วันพฤหัสบดีที่ 24 มกราคม พ.ศ. 2551

L'historien, vecteur de l'héroïsation


D'après Marc Tourret et Christian Amalvi

Quelle légende plus belle que cette incontestable histoire ?Michelet

Si le poète fut longtemps par son lyrisme le grand producteur de héros épiques, l’historien devient en France au XIXe siècle un maître d’œuvre essentiel dans la construction des figures exceptionnelles. L’époque nourrit en effet un questionnement crucial sur le sens de l’histoire.Cette dernière se construit comme une activité politique puis scientifique, à partir des années 1820, à travers les grands noms de Guizot, d’Augustin Thierry, de Victor Cousin ou d’Edgar Quinet. Les philosophes participent de cette réflexion sur les rôles respectifs du peuple et de l’homme providentiel dans la destinée de l’État-nation en formation. Mais c’est surtout le nom de Michelet qui reste attaché à ce débat. Après avoir admiré Les Hommes illustres de Plutarque, l’historien montre dans le premier tome de son Histoire de France, publié en 1833, que les grands personnages ne sont que les représentants du peuple, le vrai héros de l’histoire. En 1841, sa Jeanne d’Arc, par ses origines modestes, sa candeur et son bon sens, incarne le peuple français et fait émerger le sentiment national.

L’instrumentalisation des héros, les interprétations multiples de leurs actes sont d’autant plus aisées que l’on va les chercher loin dans le passé. La IIIe République, qui s’est mise en place après le traumatisme de la défaite de 1870, a demandé aux héros d’être des modèles pour la formation de citoyens amoureux de leur patrie. Dans les manuels scolaires, et notamment le "Petit Lavisse", les grands hommes se spécialisent : Pasteur est le modèle du savant, Victor Hugo celui de l’écrivain, Gambetta, du politique. Ils alternent avec les actions héroïques de Vercingétorix, de Roland, de Jeanne d’Arc, de Bayard ou du trio Hoche, Kléber et Marceau, transformés en autant de défenseurs d’une patrie censée préexister à sa formation.De la même manière que les miracles du saint médiéval pouvaient attester de la présence de Dieu, la nation ne se ressent concrètement qu’à travers le sacrifice de ses héros. La Grande Guerre fut l’occasion terrible d’éprouver ce lien dans sa double dimension, symbolique et, hélas, réelle.

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