วันเสาร์ที่ 15 ธันวาคม พ.ศ. 2550


La gloire d'une "belle mort"



  1. Le héros homérique recherche la "belle mort" (kalòs thánatos). Jean-Pierre Vernant a montré de manière superbe comment celle-ci était indispensable au héros qui voulait être digne de cette élite des áristoï (les "meilleurs"), hommes valeureux à qui est promis un indéfectible renom. C’est dans le cadre de cette culture aristocratique de l’honneur et de la mort héroïques que les Grecs répondent à l’angoissante question du sens de la vie, du vieillissement et de la mort, dans un univers mental où l’idée de résurrection des corps est impensable. Dieux et mortels évoluent dans le même monde mais la frontière entre eux – Héraclès étant une exception qui confirme la règle – est infranchissable.Achille n’a pas vraiment à choisir entre une vie brève et glorieuse et une vie longue et obscure puisque tout compromis, toute offense lui sont insupportables. Sa hantise de l’humiliation le voue, par avance, à la belle mort. À travers Achille, l’héroïsme parle son langage le plus pur. Sa volonté d’outrager le cadavre d’Hector vise à déposséder ce dernier de la belle mort et, ainsi, à le faire disparaître de la mémoire des hommes : "Non, je n’entends pas mourir sans lutte ni sans gloire, ni sans quelque haut fait, dont le récit parvienne aux hommes à venir", s’insurge Hector.À la différence d’Achille ou d’Ulysse, Héraclès ou Thésée accomplissent leurs exploits à titre plus personnel. C’est le poète Hésiode qui, le premier, les met en scène dans une perspective diachronique, en les inscrivant dans une époque intermédiaire entre l’âge de bronze et l’âge de fer. Leurs missions visent à empêcher tout retour à la sauvagerie des origines et grâce, paradoxalement, à une force brutale et surhumaine, à créer les conditions d’une civilisation organisée.

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